DonYoung CHO
« Allumettes »
... Si l’allumette est simple elle n’est pas innocente. Allégorie de la fragilité de la présence, plus humble encore que la bougie – dont les maître de la Renaissance puis du Siècle des Lumière ont fait l’allégorie de l’existence – ce bâton de bois coiffé de soufre est aussi le symbole de la survie. DonYoung CHO lui ajoute d’autres significations encore.
Brûlée, l’allumette se cambre. La partie calcinée du fétu de bois acquiert une courbe organique qui, sublimée, évoque la silhouette d’une danseuse. La multiplication du motif sur une même toile renvoie à des images de ballets, de chœurs. Grand amateur de musique classique, DonYoung CHO met en scène son sujet avec une rare élégance. Brûlée, l’allumette se colore aussi. Sa tête noircie contrastant avec son corps clair lui donne une silhouette monacale, une allure sage de pansouri. A la surface des toiles de DonYoung CHO surgissent des processions, des cérémonies. ...
Françoise Monnin